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Grippe aviaire Haro sur les oiseaux morts en France

Face à la multiplication des cas de grippe aviaire en Europe, les oiseaux sauvages morts deviennent hautement suspects en France où chasseurs, ornithologues et vétérinaires sont sur le pied de guerre.

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Le dispositif de surveillance des oiseaux sauvages a été renforcé, explique une porte-parole du ministère de l'Agriculture. Les contrôles sont exercés via le réseau Sagir de surveillance sanitaire de la faune sauvage nationale avec l'aide des chasseurs et ornithologues sur le terrain. Créé en 1986 par l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) en partenariat avec L'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa), des laboratoires de toxicologie et les Fédérations départementales de chasseurs, ce réseau a pour objectif d'étudier les principales causes de mortalité de la faune afin de proposer des mesures pour y faire face.

Un premier cas probable de virus H5N1 a été détecté vendredi sur un canard mort en France. D'autres cas avaient déjà été confirmés sur des cygnes en Grèce, Italie, Autriche et Allemagne. En Slovénie et en Hongrie, des cas suspects sont en cours d'analyse. Les oiseaux retrouvés morts dans l'hexagone sont envoyés dans un des six laboratoires départementaux d'analyse vétérinaire dits de "criblage" qui sont chargés de faire les premières analyses en vue de détecter le virus de la grippe aviaire, explique-t-on au ministère de l'Agriculture. Les cas douteux sont transmis au laboratoire national de référence de l'Afssa, à Ploufragan (Côtes d'Armor) en Bretagne.

Cette unité peut ainsi rapidement détecter un début d'épizootie et en informer le laboratoire européen de Weybridge (Grande-Bretagne), qui chapeaute tous les laboratoires nationaux de référence en Europe. La Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) a de son côté proposé au ministère de l'Ecologie "les services de ses observateurs et de ses bagueurs, qui agissent sous l'autorité du Museum d'histoire naturelle, pour exercer un rôle de sentinelle et afin de mettre en place un réseau de vigilance", indique à l'AFP Philippe Dubois, un des experts de la LP0.

La Ligue reçoit beaucoup d'appels de personnes inquiètes d'une possible contamination vers l'homme par le biais des oiseaux de passage. Mais à ce jour, ce sont les anatidés (canards, cygnes) qui sont victimes du H5N1 et rien ne prouve que les passereaux ou les flamants pourraient en être atteints, fait-il remarquer. Aussi la LPO invite le public à ne pas céder à la psychose, souligne-t-il. "Pour le moment, en Europe occidentale, on n'a retrouvé que des cygnes morts. Aucun rapace, aucun flamant, alors que la remontée des migrateurs d'Afrique a commencé depuis trois semaines et qu'il faut de 24 à 48 heures aux canards pour voler du Sénégal en Camargue, où ils se posent quelques jours avant de reprendre leur route vers la Scandinavie", explique-t-il.

"Les migrateurs sont pointés du doigt alors qu'ils sont avant tout victimes de l'épidémie et non responsables, puisque les foyers de grippe aviaire sont avant tout domestiques", fait remarquer Philippe Dubois. Enfin, la Ville de Paris, dont les rues et les toits abritent quelque 80.000 pigeons, a donné consigne à ses personnels d'entretien de ne plus ramasser les oiseaux morts et d'en signaler aussitôt la présence aux services vétérinaires. Une cellule de crise a même été constituée sous l'autorité du maire de Paris, Bertrand Delanoë, a précisé à l'AFP l'adjoint au maire chargé de l'environnement, Yves Contassot.

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